Ravaudée

« Lorsque tu me hélas

je sombrais avec l’oiseau de feu

dans chaque pli de ma robe »

Il était une armoire, en un château; Lorsque ses portes s’entrouvraient on entendait le froissement d’un opéra de Bartók, l’appel aux baisers de Barbe-Bleue, et le grincement énigmatique des voix multiples de celle qui en détenait la clef.

Laurence Lépine, dans ce nouvel opus à l’écriture magistrale, nous relie aux profondes mémoires de celle qui coud et découd les voiles du souvenir, l’intensité mystérieuse du conte, et les mailles serrées de l’intime: nous avons tous, dans un grenier, une cave, un vieux coffre, une armoire, un de ces souffles de Barbe-Bleue, un cri perdu de l’oiseau de feu, et Judith sombrant sous le poids du manteau.